Quién canta hoy: un Zorzal Charlo en la tormenta,
cuando sopla el viento frío y la nieve se arremolina.
Si no se ve nada, hasta los picos se pierden,
en las pausas su canción vuela y la mía también.
En la rama más alta de un fresno sin hojas,
casi orgulloso, se encuentra, recto contra el cielo.
Con su ojo agudo siempre observa: los bosques desnudos,
el blanco de los campos, el rojo lejano que muerde en el este.
El pájaro seguramente tiene pocos motivos para cantar,
incluso los frutos de las bayas – su pulpa perdida por las heladas,
o comida por animales más agresivos. Sin embargo,
para otro día de hambre, pleinamente saluda.
Bienaventurados los que tienen canciones que cantar
cuando los demás callan; aunque sea una pobre canción,
sólo un mensaje al silencio de que alguien sigue
vivo y feliz, incluso en invierno, en un árbol desnudo.
¿Y si sólo son unas notas inquietas,
lanzadas sin arte, nada más que ruido?
Su “Will I do it? Do it I will!” vale mucho
cuando el resto no tiene nada que decir.
Français
Sont bénis ceux qui trouvent un air à chanter
Qui chante aujourd’hui: une Grive draine dans l’orage,
Quand froid souffle le vent et tourbillonne la neige.
Si rien n’est visible, même les cimes sont perdus,
Dans les accalmies son chant s’envole, et le mien aussi.
Sur la plus haute brindille d’un frêne sans feuilles,
Presque fier, il se tient, tout droit contre le ciel.
Avec son œil vif toujours il surveille – les bois nus,
Le blanc des champs, le rouge lointain, mordant à l’Est.
L’oiseau a sûrement peu de raisons de chanter,
Même les fruits de baie – leur pulpe perdue au gel,
Ou mangés par d’autres plus agressifs. Pourtant,
Pour un jour famélique, son salut est lancé.
Sont bénis ceux qui trouvent un air à chanter
Quand d’autres se taisent ; même si la chanson soit faible,
Elle assure au silence qu’il reste encore quelqu’un
Vivant et heureux, même en hiver, sur l’arbre nu.
Et s’il ne s’agit que de quelques notes agitées,
Lancées sans art, sans rien que de bruit ?
Son “Will I do it? Do it I will!” vaut quand même beaucoup.
Quand tous les autres autour ont si peu à dire.